PLAN éTAGE COURANT

Ne vous êtes vous jamais laissés tenter de franchir le porche ouvert d’un immeuble pour admirer la partie cachée, l’intimité que dissimulent les immeubles sur rue ? Franchir la frontière entre l’espace public que constitue la rue et l’espace privé que constitue la cour arrière offre au visiteur la possibilité de voir la ville autrement, d’entrer dans l’intimité et le calme de la vie locale. Cette expérience peut être satisfaisante à condition que l’on y trouve un lieu agréable. En effet, si la traversée du porche débouche dans un espace réduit, sombre et lugubre, notre vision qualitative de la ville s’amoindrit. De plus il est peu probable que le visiteur traverse le porche si il n’y aperçoit qu’un espace dépourvu de qualité. Ainsi l’envie de franchir ce porche est suscité si le visiteur y aperçoit une belle perspective, une profondeur intrigante... Le tissu de type faubourien de la ville de Clichy offre régulièrement des vues en profondeurs vers l’intérieure de l’îlot grâce à la présence de nombreux passage piétons qui desservent des parcelles dans leurs profondeurs. Le projet urbain et architecturale s’inspire largement de ce tissu faubourien complexe, les parcelles profondes et les passages piétons qui les accompagnent sont des éléments investi et réinterprété par ce projet. Aussi l e tissu de Clichy est régulièrement composé d’immeubles de petites échelles sur rue (r-d-c ou r+1) et d’un ou plusieurs immeubles en fond de cour d’une hauteur plus élevée ( r+3 / r+4). Ce dispositif particulier ménage des vues pittoresques dans la profondeur de l’îlot et participe donc à l’émergence d’un paysage urbain remarquable. Ces ensembles d’édifices aux volumétries variés et complexes seront dans la mesure du possible conservés et réhabilités. Ils constituent également une source d’inspiration pour le projet urbain et architecturale. Au sein du projet urbain, les logements collectifs côtoient les logements intermédiaires et individuels et ce dans la profondeur de la parcelle. La typologie convenue de l’échelle collective sur rue et d’une échelle plus petite sur cour est évitée. Au contraire la petite échelle (du logement intermédiaire) et la grande échelle (du logements collectif) se côtoient aussi bien en façade venant rattraper les différences de hauteurs des bâtiments existants que en fond de parcelle. La présence d’une petite échelle sur rue et d’une échelle plus importante en fond de cour est une typologie existante dans le tissus de Clichy, elle participe à l’émergence d’un paysage pittoresque offrant des vues en profondeur sur la ville cachée.

la ville profonde : passage et porosité vers une urbanité cachée, 2010 - 2011, Clichy (92)